Genre : Raw Black metal
Année de sortie : 2003
Pas d'extrait

Haemoth est un duo prolifique qui a sorti un certain nombre de démos puis d’albums depuis sa formation en 1998. Plusieurs vieux morceaux sont d’ailleurs représentés sur ce split. Haemoth s’inscrit dans la tradition d’un black metal satanique sans concession, les guitares sont agressives et grésillantes mais ce qui surprend c’est le travail effectué sur la basse. L’instrument prend parfois le dessus sur le reste et donne toute sa personnalité aux compositions. Aeterne Diabolus est un excellent titre de même que Hoath’s Arrival, le groupe  réussit parfaitement à transmettre haine et misanthropie. Ad Noctem a sorti une démo en 2000 avant de participer à ce split qui restera sa dernière production. Les sonorités sont tout aussi brutes que celles d’Haemoth et certains riffs sont furieux mais le clavier s’invite volontiers dans les mélodies, les enveloppant d’une véritable chape de brume. Les titres Those To Be Exterminated et Rex Tremendae Majestetis sont particulièrement touchants, à la fois majestueux et terriblement malsains. Cette seconde partie emporte ma préférence, les ambiances qu’Ad Noctem a su tisser sont vraiment remarquables. Les deux groupes partagent un univers ténébreux et une production underground mais ils construisent leur musique de manière différente. Ainsi le split est cohérent tout en présentant deux formations complémentaires. Mortuales Delecti est donc un très bon cd, certains morceaux ou passages sont parfois un peu moins marquants mais l’ensemble, qui dure tout de même soixante-dix minutes, demeure de grande qualité.

Genre : Black metal
Année de sortie : 2010
Extrait à écouter

Ce premier album des auvergnats de Sigillum Diabolicum se situe dans la droite lignée de la démo Dégénérescence d’un monde souillé parue en 2007. Le groupe perpétue l’idée d’un black à l’ancienne, les sonorités sont brutes, notamment celles de la batterie, la voix est criarde et la basse, très audible, apporte indéniablement un plus. Les guitares oscillent entre raw black metal et rythmiques plus saccadées. En un sens, cela rend les compostions entraînantes mais la mélancolie reste palpable. L’ambiance qu’instaure Sigillum Diabolicum est difficile à décrire, décadente et dérangeante sous ses faux airs de simplicité, sale sans pour autant reposer sur une production inaudible. L’introduction qui mêle une musique de cirque ou de foire aux bruits d’une fusillade n’est finalement pas aussi anecdotique qu’on pourrait le croire, elle représente bien cette idée de malaise sous-jacent. Chroniques de l’infamie est un ensemble homogène, peut-être un peu trop car les chansons finissent par se ressembler. Cependant, l’album est court et reste donc très efficace, des titres comme Conversation première : Le massacre des évangiles ou Conversation quatrième : À tombeaux ouverts sont particulièrement prenants et restent en mémoire.

Genre : Atmospheric Black metal
Année de sortie : 2003
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Praeda est un projet solo qui sort son premier album, Eden… Hele, en 2003. Le black metal que joue Praeda peut-être très violent, habité par un déluge de saturations et de riffs chaotiques, comme sur le titre Furie. Pourtant l’utilisation du clavier tisse souvent des atmosphères à la fois subtiles et très noires. Le morceau Eden… Hele est un bon exemple de ce contraste puisqu’il alterne passages très rapides et breaks plus calmes. Le violon ainsi que les chœurs renforcent un peu plus cette ambiance lugubre et triste mais aussi onirique. Certes, les mélodies sont parfois un peu étouffées par la production tandis que la boîte à rythme est trop mise en avant, surtout sur le morceau Un homme. Cependant, l’écoute demeure plaisante, ces défauts donnant même un certain cachet à la musique. Le dernier titre, Mensonges, vaudrait à lui seul l’achat de l’album, notamment grâce à son final riche en émotions. Eden… Hele ne dure que vingt-neuf minutes, j’aurais souhaité en entendre davantage surtout que plusieurs morceaux sont de courts interludes mais l’album vaut assurément le détour. L’univers de Praeda est riche et personnel mais aussi touchant, certaines mélodies mettent mal à l’aise tandis que d’autres sont apaisantes.

Genre : Symphonic Black metal
Année de sortie : 2002
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Martyrs of God est l’unique production d’Apostasia, un groupe originaire d’Orléans. Le black metal développé sur cet album est clairement symphonique puisqu’il est dominé par les mélodies de claviers. L’ensemble réussit malgré tout à rester violent et malsain. Les parties rapides sont dominantes mais quelques breaks bien placés permettent d’équilibrer les compositions en amenant un peu d'émotions. Martyrs of God développe une ambiance futuriste plutôt singulière, Apostasia n’était certes pas le premier groupe à s’aventurer sur des terres avant-gardistes pourtant ce côté un peu spatial reste original, seul Darkspace aura cette atmosphère froide et déshumanisée mais dans un tout autre registre. La boîte à rythme aurait pu coller à l’aspect moderne de la musique mais elle possède réellement un son épouvantable, elle est bien trop rapide et surtout sa mise en avant dans le mixage finit par taper sur les nerfs. C’est dommage car hormis cela Martyrs of God est un très bon album, certes les morceaux se ressemblent mais l’univers qu’ils mettent en place est particulièrement prenant. Apostasia avait un beau potentiel et l’on déplorera l’absence d’un successeur à ce premier essai.

Genre : Melodic Black metal
Année de sortie : 1999
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Green Hell, le premier véritable album de Mystic Forest, fait suite à deux démos. De prime abord, ce qui interpelle à l’écoute de ce Green Hell est la production. Le son des guitares est grésillant et crée un mur de saturation, Mystic Forest s’insère donc clairement dans une mouvance underground. Pourtant, nous sommes bien loin d’un black metal brutal et sous ce déluge de violence se cachent de très belles mélodies. L’inspiration classique se fait nettement ressentir dans l’utilisation du piano et de la guitare lead. Ce contraste entre des sonorités brutes et des mélodies fines constitue toute la personnalité et l’intérêt de Green Hell, l’atmosphère qui se tisse est à la fois malsaine et mélancolique. Les interludes et leurs bruitages rappellent quant à eux la thématique de la nature et, associés au piano, ils créent une ambiance nimbée de romantisme. Les compositions sont courtes et certains riffs se ressemblent d’un titre à l’autre, faire le choix de chansons moins nombreuses mais plus longues aurait peut-être été judicieux. Quoi qu’il en soit, Green Hell est un très bon album, il possède un charme singulier auquel il est difficile de résister.

Genre : Pagan Black metal
Année de sortie : 2013
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Le premier album de Valuatir datant de 2008, il aura fallu attendre cinq années pour voir arriver son successeur intitulé Exobnos. Le groupe pratique toujours un black metal épique mâtiné de diverses sortes de cornemuses. Des titres comme Les bannis ou Brandes de glace montrent l’efficacité de la recette où l’instrument traditionnel s’invite dans les mélodies à la manière d’une guitare lead. Les interludes sont quant à eux plus variés, Adatai utilise du chant diphonique alors que Neuville reprend une chanson traditionnelle poitevine. L’univers celtique est toujours bien présent mais il se trouve enrichi par ces quelques apports. Certains titres sont très longs, Transfiguration dure plus de quatorze minutes. Les compositions sont un peu plus complexes et moins immédiates que celles du premier album mais la spécificité de chacune s’identifie au bout de quelques écoutes. Exobnos montre donc un groupe à la personnalité affirmée et qui continue à explorer sa voie de prédilection. Encore une fois le travail sur les cornemuses est très soigné mais il n’étouffe pas non plus les guitares qui possèdent quelques très bons riffs. Ce second album ne montre pas d’évolution marquante cependant quelques détails suffisent à lui donner un cachet légèrement différent du premier.

Genre : Black metal/ Gothic
Année de sortie : 1997
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Forbidden Site était un groupe grenoblois, deux albums sont sortis avant séparation, Sturm und Drang en 1997 et Astralgeist en 1999. L’univers de Forbidden Site se construit autour de la littérature romantique et gothique, le groupe reprend d’ailleurs un texte de Victor Hugo, Et Nox Facta Est, au début du titre Der Sieg der Finsternis. La musique retranscrit très bien cela, d’une part le rock gothique permet à la voix claire de déclamer des textes poétiques et ainsi appuyer le côté noble, à l’instar de la fleur de lys qui apparaît sur la pochette. D’autre part, le black metal évoque l’aspect plus sombre et torturé. Les riffs sont pour la plupart accrocheurs et évoluent naturellement de la rythmique hachée et plutôt rock aux passages blastés, suivis par la voix théâtrale qui se transforme en cris gutturaux. Les différentes facettes du groupe se trouvent très bien intégrées au sein de chaque composition, Forbidden Site pratique bien plus qu’un mélange des genres et réussit à créer une symbiose, une atmosphère cohérente de bout en bout. Sturm und Drang n’est ni réellement metal ni réellement gothique, je dirais plutôt qu’il s’agit de musique noire au sens large et que cette dernière est simplement le reflet d’un univers artistique. Même si les compositions sont extrêmement travaillées et inspirées, c’est bien cette culture qui tient l’ensemble et qui permet à l’auditeur d’accepter la variété stylistique qui lui est proposée.

Genre : True Black metal
Année de sortie : 2005
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Animus Herilis s’est fait connaître avec deux démos et un e.p avant de sortir son premier album, Recipere Ferum, en 2005. Le groupe pratique un true black metal très traditionnel et sans fioritures, cependant la production, sans renier son origine underground, est tout à fait audible. L’album est très homogène et, même si des transitions existent çà et là, les blasts ne s’assagissent que rarement. Recipere Ferum n’évite donc pas la linéarité mais les compositions sont suffisamment travaillées pour dégager une personnalité propre. Après plusieurs écoutes, l’impression de redondance s’estompe d’ailleurs en partie car les mélodies sont vraiment prenantes. L’autre monde et Corpus Christii, placés en début et fin d’album, sont sans doute les meilleurs titres. La musique est brute et haineuse mais la mélancolie pointe également au détour de certaines lignes de guitare. La démarche d’Animus Herilis est de rester fidèle à un black metal pur et sans concession. Pourtant malgré cette volonté de ne pas s’écarter du dogme, Recipere Ferum possède ce qu’il faut d’inspiration et d’émotions noires pour ne pas totalement tomber dans la caricature.

Genre : Melodic Black metal
Année de sortie : 2011
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Horizons funestes est le second album d’Autarcie, un groupe que l’on avait découvert en 2009 avec Sédition Isolement Déliquescence Autarcie. Si ce dernier montrait l’influence certaine de Peste Noire, la musique présentée sur Horizons funestes s’éloigne un peu de ce schéma et ce malgré une signature chez La Mesnie Hellequin. En réalité, cet album me fait surtout penser à Ciel Nocturne dans lequel jouaient déjà les deux musiciens d’Autarcie. Le groupe n’a sorti que deux démos et Horizons Funestes se situe dans la continuité, notamment sur le titre Manifeste délétère. L’album offre néanmoins une bien meilleure production. Les chansons mettent en valeur les mélodies de guitares, surtout la guitare lead dont les variations font tout le charme d’Autarcie. De l’atmosphère se dégagent surtout la mélancolie et la nostalgie, émotions que la voix transmet particulièrement bien grâce à un ton plutôt solennel. Les paroles en français sont très audibles et même lorsqu’elles se font plus violentes, la musique reste majoritairement habitée par la tristesse. Horizons Funestes est un très bon album de black metal mélodique, ses longues compositions méritent une attention particulière pour être vraiment appréciées mais l’atmosphère se révèle vite prenante.

Genre : Atmospheric Black metal
Année de sortie : 1999
Extrait à écouter

Les anges de la dernière scène est la seconde démo d’Epheles sortie en 1999. À l’époque, la personnalité du groupe était déjà bien affirmée et, dès le premier titre, l’on reconnaît les riffs qui sont devenus la marque de fabrique d’Epheles. La production est brumeuse sans être incompréhensible, elle met particulièrement en valeur l’atmosphère sombre des compositions. Le plus long titre, L’ombre du passé, dure plus de treize minutes et montre les deux facettes d’Epheles : d’une part des riffs percutants et rapides portés par une voix torturée mais aussi des passages plus mélancoliques et contemplatifs où la guitare peut aussi laisser la place à des nappes de claviers, des sons de clavecin ou de flûte. Les mélodies sont simples mais réellement touchantes. Encore une fois, les compositions sont habitées d’une noirceur peu commune et les imperfections techniques, comme l’utilisation d’une boîte à rythme, sont peu gênantes. Pour ceux qui apprécient les productions underground et old school ainsi que le black metal atmosphérique, Les anges de la dernière scène est sans doute à découvrir. Cette démo, même si elle représente encore les débuts du groupe, n’a pas à rougir face à ses excellents successeurs.