Genre : Melodic Black metal
Année de sortie : 2013
Extrait à écouter

Towards Ancestral Lands est le premier album de Fir Bolg. Une démo, Paganism, était déjà sortie en 2008 puis rééditée en 2010. Fir Bolg pratique toujours un black metal mélodique et puissant à la fois, inspiré en premier lieu par les années 90 puis par Immortal, période At the Heart of Winter. La production est claire mais pas outrageusement artificielle, elle s'accorde donc sans mal aux inspirations old school du projet. L’aspect celtique est quant à lui plus discret qu’auparavant, il se retrouve bien sûr dans le contexte extra-musical comme en témoignent les titres Mag Tuired et Dun Aengus cependant les compositions semblent moins marquées par cet univers. Quelques passages acoustiques bien sentis nous rappellent le folk black metal mais globalement le groupe semble privilégier l’efficacité des mélodies au détriment des atmosphères. Les sons de claviers ont d’ailleurs totalement disparu sur cet album. La musique de Fir Bolg s’est, à mon sens, rapprochée de celle d’Assacrentis, l’autre projet du leader, Dagoth, car ce groupe propose également un black mélodique et résolument old school. En bref, Towards Ancestral Lands est un bon album, accrocheur et agréable, des titres comme Final battle on the Frozen Lake ou Behind the Great Oppidum sont assez fédérateurs. Je préférais toutefois l’ambiance bien plus immersive de Paganism.

Genre : Black metal
Année de sortie : 2004
Extrait à écouter

Reign of Ruin est le premier album de Vingdar, il fait suite à la démo Ablaze of Hate sortie en 2003. Le groupe pratique un black metal plutôt brutal, d’emblée, l’accent est mis sur l’agressivité et la vitesse et cela ne se dément pas au fil des titres. La production est claire et puissante, si les guitares sont tout à fait audibles, la batterie et le chant sont particulièrement mis en valeur. Quelques transitions plus calmes apparaissent parfois : la guitare sèche présente sur la dernière piste, Apokalipticon, de même que certains passages mélodiques, notamment celui du titre The Rising. Ces variations sont bienvenues, même si l’ensemble reste réellement marqué par la volonté d’être efficace avant tout, l’on sent également que Vingdar a peaufiné son travail. Chaque chanson possède son lot de riffs accrocheurs et la trentaine de minutes que dure Reign of Ruin passe particulièrement vite, la preuve que l’on ne s’ennuie pas. Cet album est donc une très bonne surprise, il manque sans doute d’originalité et d’audace, d’un soupçon d’âme supplémentaire pour être réellement marquant mais les qualités de composition et d’exécution sont bel et bien là.

Genre : Black metal
Année de sortie : 2013
Extrait à écouter

L’attente aura été longue depuis 2007 et la sortie du premier album intitulé Christicide. Ce dernier était excellent mais sa très grande homogénéité obligeait le groupe à évoluer, au moins en partie, pour ce second album. Le premier extrait dévoilé par le groupe, Demon’s Breath, est finalement le plus réussi ou en tout cas celui qui témoigne le mieux des changements apportés à la musique du groupe. L’on reconnaît les riffs caractéristiques auxquels Christicide nous avait habitués toutefois le morceau est un peu plus varié, il intègre quelques mélodies moins personnelles mais qui donnent du relief à l’ensemble. Le côté hypnotique que j’adorais dans le premier album est moins présent dans Upheaval of the Soul et c’est là sans doute que réside la petite déception. Cependant, tout est bien composé et l'écoute se révèle prenante. Chaque titre possède son lot d’idées intéressantes comme les chœurs sur la fin de la première chanson. Christicide n’a pas sorti une pâle copie du précédent album et propose finalement une évolution intelligente car assez subtile. Upheaval of the Soul est un condensé de True black metal, de black orthodoxe et de quelques rythmiques  plus hachées. Malsaine et haineuse, l’atmosphère est toujours bien présente même si de prime abord, les morceaux semblent privilégier l’efficacité.

Genre : Black metal
Année de sortie : 2011
Extrait à écouter

Fortune of Relinquishment est la première démo de Natus Deprosis, un groupe grenoblois fondé en 2008. On remarque tout d’abord que les quatre titres présentés ici possèdent un très bon son, plutôt clair et organique. L’ambiance, quant à elle, est malsaine et se rapproche de celle que développe le black metal orthodoxe même si elle sait aussi se faire plus intimiste et triste à certains moments. Through the Eyes of Supremacy se concentre sur un mid-tempo lancinant mais les compositions suivantes montrent des passages nettement plus rapides. Les chansons sont bien structurées et ces changements de rythme surviennent de manière naturelle. Le son cru de la batterie met en valeur les parties les plus brutales mais les mélodies plus calmes et planantes sont également réussies. Cette démo est donc une très bonne entrée en matière, elle manque sans doute d’une personnalité et d’une spécificité plus affirmées mais le travail est soigné et le résultat vraiment plaisant à écouter.

Genre : Black metal
Année de sortie : 2012
Extrait à écouter

Après Grey Rigorism paru en 2009, The Acausal Mass est le quatrième album de Merrimack, un groupe parisien fondé en 1994. Merrimack propose un black metal froid et violent, porté par une production puissante et plutôt propre. De prime abord, les chansons sont efficaces et maîtrisées même s’il est difficile de s’approprier complètement une atmosphère qui reste assez clinique. L’introduction, Vestal of Descending Light, même si elle est très courte, fait partie des moments où le malaise, et donc l’émotion, prend le dessus. Après une écoute attentive, les morceaux se révèlent être finement composés et plutôt variés au niveau du jeu de guitare. Si l’impression d’une musique trop lisse ne disparaît jamais complètement, du moins chez moi, certains passages sont vraiment prenants et plus touchants comme la partie acoustique de Hypophanie. The Acausal Mass est donc un bon album, dans une certaine mesure il aura eu raison de mes réticences, le style dans lequel Merrimack évolue me laissant habituellement de marbre.

Genre : Black metal
Année de sortie : 2007
Extrait à écouter

Maturum Est est le second album de Sacrificia Mortuorum après Les vents de l’oubli sorti en 2005. D’emblée, l’on retrouve les riffs qui faisaient le charme du premier album et cela permet de constater à quel point ils sont propres au groupe, reconnaissables entre mille. Le son grésillant des guitares appuie tantôt des mélodies planantes tantôt des riffs plus bruts au rythme martelé. Le clavier est moins présent qu’auparavant mais l’atmosphère, si elle n’est pas aussi brumeuse, reste sombre et mélancolique. Cela fonctionne notamment grâce à l’apport d'arpèges traînants et parfois dissonants sur les passages les plus calmes. Si l’on fait exception de l’intro et de l’outro, les cinq titres principaux se construisent sur les changements de rythme et l’alternance de ces éléments raw et mélodieux. L’ensemble est donc âpre et subtil à la fois, la brutalité n’empêchant pas une certaine noblesse de s’immiscer dans une musique inspirée et finalement assez touchante. Maturum Est est donc un excellent album, il confirme le fait que Sacrificia Mortuorum se situe parmi les meilleurs groupes de la scène black metal française.

Genre : Melodic Black metal
Année de sortie : 2009
Extrait à écouter

Mind Asylum est un one-man band. Son premier album, L’asile de l’esprit, sort en 2009. Comme le laisse présager l’introduction, le violon prend une place importante dans les compositions en s’invitant sur chacun des cinq titres suivants. Mind Asylum propose un black metal assez mélodique qui s’attarde sur les atmosphères et n’accélère que rarement. L’ambiance n’est pas aussi maladive que le laisse supposer le titre, elle me semble plutôt mélancolique et contemplative. Les riffs sont dans l’ensemble accrocheurs mais c’est réellement le violon qui magnifie des morceaux qui sans cela seraient certainement beaucoup plus fades. La batterie (la boîte à rythme ?) offre parfois un son synthétique et désagréable, ce n’est pas un défaut omniprésent mais il gâche certains passages. L’asile de l’esprit est en tout cas un album à découvrir, efficace mais aussi doté d’un univers personnel. Encore une fois, le violon est pour beaucoup dans le charme des morceaux mais l’ensemble est travaillé et équilibré. Ainsi les parties de black metal traditionnel ne sont jamais ennuyeuses et permettent à Mind Asylum de signer des débuts très prometteurs.

Genre : Black metal
Année de sortie : 2011
Extrait à écouter

Le groupe parisien Aosoth sort en 2011 son troisième album sobrement intitulé III. Entre la violence du black brutal, les dissonances de Deathspell Omega et l’aridité du doom/death, Aosoth construit une musique malsaine et oppressante qui évoque pour moi des paysages urbains, délabrés et inquiétants. Certaines sonorités industrielles appuient d’ailleurs cet univers qui conserve la noirceur habituelle du metal extrême mais qui possède également sur certains passages la froideur maladive que l’on retrouve dans le dark ambient. Nous sommes bien loin des forêts norvégiennes et des légendes ancestrales, pourtant ce black metal que je qualifierais de citadin et de clinique réussit à transmettre des émotions profondes. En effet, son minimalisme et l’idée de désolation qui s’en dégage finissent par prendre à la gorge. L’album est très dense et son atmosphère étouffante, malgré quelques accalmies du plus bel effet, III reste particulièrement opaque et hermétique. Il faut plusieurs écoutes pour l'apprivoiser et bien cerner la spécificité de chaque titre car l’ensemble peut sembler redondant et difficile à assimiler d’une traite. Cependant, cet aspect est sans doute pleinement assumé et confère à III une aura mystérieuse qui fait finalement tout son intérêt.

Genre : Symphonic Black metal
Année de sortie : 2013
Extrait à écouter

Après Fragments sorti en 2008, Nera Lux est le second album des grenoblois de Mutilanova. Le groupe reste toujours ancré dans le black metal symphonique mais sa recette est finalement très personnelle. Les morceaux sont plutôt longs et offrent tous une trame complexe qui montre la richesse des orchestrations mais aussi des influences, du black au heavy en passant par le death et la musique classique. Certains passages peuvent paraître trop progressifs car ils s’éloignent des schémas habituels que l’on rencontre dans le black metal, même dans la frange symphonique. Cependant, force est de reconnaître qu’au-delà de l’effort d’inventivité, l’ensemble fonctionne sans réel heurt et maintient une certaine cohésion dans l’ambiance proposée. La musique de Mutilanova sait rester sombre tout au long de l’album, tantôt occulte et malsaine tantôt onirique. À l’image de la pochette, l’atmosphère reste mystérieuse et difficile à cerner mais elle fait incontestablement voyager l'âme. Nera Lux est donc un très bon album qui mérite une écoute attentive car sa variété instrumentale peut, de prime abord, s'avérer déroutante.

Genre : Symphonic Black metal
Année de sortie : 2004
Extrait à écouter

Redemption Process fut le dernier album d’Anorexia Nervosa avant séparation et sans doute le plus ambitieux. Le simple clavier disparaît totalement au profit de sons orchestraux. La musique devient ainsi encore plus grandiose ou pompeuse selon les sensibilités. Les morceaux sont en tout cas inspirés et incroyablement efficaces. Les passages narrés en français rappellent la théâtralité du défunt groupe Forbidden Site, quant au chant extrême, sa hargne renforce le côté épique des mélodies. La violence habite chacun des titres et permet à Anorexia Nervosa de rester pleinement ancré dans le black metal malgré l’omniprésence des orchestrations. Redemption Process transpire la noirceur et réussit à transmettre des émotions véritables malgré l’apparente débauche de moyens techniques. Le son est puissant, nous sommes loin des productions old school et de leur spontanéité, mais il ne tombe pas non plus dans les travers d’un metal aseptisé, sans doute parce que la musique reste dense et mystérieuse. Redemption Process demeure l’un des piliers du genre symphonique mais aussi du black metal français. Le style que pratique Anorexia Nervosa n’est pas celui qui me touche le plus facilement, hormis Obtained Enslavement je n’écoute quasiment rien de symphonique, pourtant force est de reconnaître que cette œuvre est marquante à bien des égards.