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Diabolus in Musica
chronique
2 mai 2012

Peste Noire - La sanie des siècles

Peste Noire - La sanie des siècles
Genre : Black metal
Année de sortie : 2006
Extrait à écouter

 Après une démo très remarquée, ce premier album a permis à Peste Noire d'asseoir sa réputation. La production est beaucoup plus claire qu'auparavant comme le montre les deux titres réenregistrés, cependant l’originalité du groupe est toujours présente et profite même de ce regain de clarté. Le groupe s’appuie tout d’abord sur un raw black metal certes plus accessible mais qui garde sa haine et sa noirceur caractéristiques. La voix, en particulier, est criarde et torturée, elle s’accorde parfaitement aux passages rapides ainsi qu’à certains riffs lancinants et désespérés. Mais au-delà des éléments de black traditionnel, qui sont très bien exécutés, la force de Peste Noire est de bousculer les codes, notamment par la présence récurrente de solos de guitare. Ceux-ci sont quelque peu déroutants de prime abord mais, assez paradoxalement, leur nervosité ajoute finalement quelque chose de décadent à l’ambiance générale. Les compositions sont, de plus, agrémentées de passages acoustiques à la saveur médiévale ainsi que de divers samples plus ou moins étranges. La sanie des siècles montre donc une richesse et un talent de compositions certains pour ainsi réussir à marier autant de facettes. La musique de Peste Noire n’est pas aussi putride que ce que laissait présager l’aspect conceptuel qui l’entoure. Mais ce sont finalement ses changements de registres, son instabilité qui lui donnent tout son cachet. Une atmosphère maladive, aliénée ressort de ces titres, bien plus qu’à l’écoute d’un raw black metal traditionnel.

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24 avril 2012

Godkiller - The Rebirth of the Middle Ages

Godkiller - The Rebirth of the Middle Ages

Genre : Medieval Black metal
Année de sortie : 1996
Extrait à écouter

Godkiller est une one-man band originaire de Monaco, ce mini album de vingt minutes méritait cependant d’être l’exception parmi ces chroniques consacrées aux groupes français. The Rebirth of the Middle Ages présente en effet un black metal de très bonne facture. Les compositions s’articulent autours de riffs simples et épiques dont l’élan guerrier communique une véritable haine. La voix, très criarde comme peut l’être celle de Burzum, ne sera certes pas aux goûts de tout le monde mais elle a le mérite de rendre la musique plus âpre. Elle appuie intelligemment la hargne des guitares qui se perd parfois sous un clavier très présent. Mais ce dernier, malgré des sonorités parfois cheap, n’est nullement un défaut, il participe parfaitement à l’élaboration d’une atmosphère médiévale tout comme les quelques passages acoustiques qui parsèment certains titres. The rebirth of the Middles Ages est un petit joyau pour ceux qui apprécient les productions old school plutôt atmosphériques et rappelle agréablement les premiers méfaits de Satyricon.

13 avril 2012

Funéraille - Dis Pater

Funéraille - Dis pater
Genre : Atmospheric Black metal
Année de sortie : 2009
Extrait à écouter

Dis Pater est le premier album du projet solo de Lyshd Mordrak, guitariste au sein d'Annthennath. Le black metal de Funéraille est résolument old school mais la filiation norvégienne est largement plus subtile qu’une vulgaire copie et il est finalement difficile de discerner des influences plus palpables que d’autres. Dans l’esprit, la production est en tout cas très proche du black metal à tendance atmosphérique des années 90. La force de cet album est d’abord dans la maîtrise de l’équilibre entre fureur et mélodie, digne des meilleurs groupes du genre. Les changements de rythmes s’enchaînent sans heurts, même lors de rares incursions death metal et promènent l’auditeur dans un monde désenchanté entre rage et recueillement. Hormis le chant qui est plutôt fantômatique, les instruments sont tous bien mis en valeur, au-delà du soin apporté aux guitares, la batterie possède un très bon son et la basse sait aussi se faire remarquer de temps à autres. Le clavier est utilisé avec parcimonie mais il est pour beaucoup dans l’atmosphère que dégage la musique. Quelques notes égrenées suffisent à créer une noirceur et une tristesse insidieuse. On retrouve tout au long de Dis Pater les mêmes sonorités lancinantes qui finissent par instaurer un profond malaise que l’on ne soupçonnait peut-être pas au début. L’album est très homogène et l’on reconnaît aisément le style du groupe d’une chanson à l’autre. Certains trouveront peut-être la recette redondante tout au long de ces douze pistes mais il serait dommage de s’en priver au vu de la qualité des compositions d’autant que deux titres viennent tout de même aérer quelque peu l’ensemble ; tout d’abord, Funéraire qui joue une magnifique mélodie de piano discrètement suivie par l’instrumentation black metal puis Lémures, un morceau entièrement interprété par une cornemuse. Le silence qui a accompagné la sortie de ce très bel album me paraît incompréhensible et profondément injuste.

6 avril 2012

Aorlhac - La cité des vents

Aorlhac - La cité des vents
Genre : Medieval Black metal
Année de sortie : 2010
Extrait à écouter

Après un très bon premier album intitulé A la croisée des vents, les membres d'Aorlhac confirment leur talent avec La cité des vents. Le groupe joue un black metal médiéval qui s’inspire du passé de l'Auvergne, les textes en français montrant d’ailleurs une réelle passion pour l’histoire. Les passages acoustiques ainsi que la présence d’un violon sur deux titres plongent facilement l’auditeur dans une ambiance moyenâgeuse mais là où Aorlhac apporte une vraie personnalité c’est au niveau des parties purement black metal qui, sans l’ajout d’un clavier, réussissent également à sonner médiéval. La plupart des morceaux sont épiques et guerriers malgré l’omniprésence de mélodies très soignées, la voix est quant à elle très écorchée, elle apporte une certaine mélancolie qui n’est certes pas la composante dominante de la musique mais le titre Les enfants des limbes montre tout de même une belle émotion. Si l’on suit la progression d’Aorlhac, je dirais que la recette que propose le groupe a atteint ici ses limites. En effet, si l’album est excellent, il ne faudrait pas que les mélodies deviennent plus accessibles que cela puisqu’elles sont parfois un peu trop enjouées, ni les compostions plus complexes, le nombre de riffs par chanson étant déjà conséquent. Attention donc pour un éventuel troisième album. En attendant, celui-ci est tout de même un très bel aboutissement, rarement le black médiéval aura été aussi évocateur.

31 mars 2012

Hegemon - Contemptus Mundi

Hegemon - Contemptus Mundi

Genre : Black metal
Année de sortie : 2008
Extrait à écouter

 Contemptus Mundi est le troisième album de ce groupe relativement discret, il aura réussi à créer l’attente puisqu’il sort six années après le second. Le titre Eli Eli Lamma Sabacthani est à la fois le plus réussi et celui qui présente le mieux le style du groupe. Très riche au niveau de la composition, il montre en effet ses différentes facettes. Hegemon joue tout d’abord un black metal guerrier et agressif qui, grâce à des riffs particulièrement bien ficelés, parvient à distiller une énergie et une haine communicatives. La voix black est parfois soutenue par de petites incursions plus gutturales qui s’intègrent très bien à la dynamique de l'ensemble. La musique se fait aussi plus subtile par moments grâce à des guitares plus mélodiques qui révèlent de belles harmonies. Les passages acoustiques sont quant à eux particulièrement réussis grâce à l’apparition d’une cornemuse qui apporte une touche solennelle très bien sentie. Hegemon a apporté un grand soin à cet album et si j'ai insisté sur un titre en particulier, les autres n'en sont pas moins excellents tant dans la composition que dans la création d'une atmosphère personnelle.

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18 mars 2012

Desolation Triumphalis - Forever Bound to Nothingness

Desolation Triumphalis - Forever bound to nothingness

Genre : Atmospheric Black metal
Année de sortie : 2006
Extrait à écouter

Desolation Triumphalis, fondé par le leader de Kristallnacht, n'aura produit que quelques splits et cet album sorti en 2006 mais il serait bien dommage de laisser Forever Bound to Nothingness sombrer dans l'oubli. L’ambiance est désolée et désenchantée. Il est rare qu'un album de black metal dégage quelque chose d’aussi triste et majestueux à la fois. Très dépouillées et presque simplistes, les compositions s’articulent autour d’une mélodie principale très lancinante où guitares et claviers se mêlent harmonieusement. Le groupe joue sur l’hypnose de la répétition tout en dosant quelques changements de rythme grâce à une batterie plutôt discrète mais très bien utilisée. Un violon apparaît sur deux titres, notamment le magnifique Arcane of Supreme Rise, et accentue la dimension tragique de la musique. Notons également que la deuxième piste a été composée par Shatraug d’Horna et présente des riffs plus typiquement true black metal mais elle parvient sans mal à s’intégrer à l’ensemble. L’album est très court, trente-trois minutes, mais il est gorgé d'une émotion capable d'hanter l'auditeur pour longtemps.

16 mars 2012

Celestia - Frigidiis Apotheosia Abstinencia Genesiis

Celestia - Frigidiis Apotheosia

Genre : Atmospheric Black metal
Année de sortie : 2008
Extrait à écouter

Celestia possède une personnalité assez unique dans le monde du black metal puisque le groupe base ses atmosphères sur le romantisme noir. On imagine assez bien, à l’écoute de ces titres, un cimetière brumeux où les morts ne seraient pas tout à fait morts. La musique est en fait construite sur la dualité du romantisme noir, sur l’association du morbide et d’une certaine grâce. Le morceau le plus emblématique de l’album est sans doute Admirable Eros Abstraction. Les riffs sont plutôt maladifs tout comme la voix de Noktu qui est particulièrement malsaine. Celestia a un côté putride et puis comme le suggère le nom du groupe, il y a également quelque chose de plus aérien qui émane de l’ensemble, grâce à la guitare sèche qui se mêle à l’électrique mais aussi et surtout grâce au clavier. Joué par Malefic de Xasthur, il rend la musique plus éthérée et presque fantomatique par endroits. Une grande mélancolie ressort en tout cas de ce Frigidiis apotheosia. Le seul reproche que je ferais concerne la batterie qui sonne de manière un peu artificielle. L’album a eu un certain succès à sa sortie et mérite sans aucun doute cette attention qui lui a été portée car la musique de Celestia est tout simplement belle.

12 mars 2012

Profundae Libidines - Evangelium Secundum Matthaeum

Profundae Libidines - Evangelium Secundum Matthaeum

Genre : Black metal
Année de sortie : 2011
Extrait à écouter

Profundae Libidines, le gouffre des passions en latin, pratique un black metal plutôt old school et primaire, à la fois classique dans sa construction et néanmoins original sur plusieurs points. La musique est plutôt lourde, notamment grâce à l’omniprésence de la basse, premier instrument du musicien derrière ce projet : Philoxera. Elle contribue beaucoup à la création d'une ambiance malsaine tout comme l’apparition d’un violon sur plusieurs pistes qui donne un certain parfum de décadence. C'est également le cas du chant sur la quatrième piste qui ne sera pas apprécié de tous, il alterne en effet entre chant d’opéra et cris torturés. Près de dix chanteurs se succèdent au fil des titres et présentent à peu près tout ce qui peut se faire en matière de chant extrême du black criard au death guttural. Les compositions sont simples et jouent sur la répétition de lignes de guitares plutôt glauques, la qualité des riffs aurait néanmoins était valorisée par des changements de rythmes plus fréquents car la musique de Produndae Libidines manque parfois de rapidité et de blast beats. La boîte à rythme est d'ailleurs plutôt moyenne.  Les textes en latin reprennent des extraits de l'évangile selon Matthieu non sans une certaine distance critique. Signalons également que le groupe propose son album autoproduit en écoute gratuite sur son site ou bien à prix très réduit en format cd.  Malgré les quelques défauts précités, Profundae Libidines est donc une personnalité à suivre dans le milieu de l'underground.

12 mars 2012

Valuatir - I

Valuatir - I

Genre : Pagan Black metal
Année de sortie : 2008
Extrait à écouter

Intégrer des cornemuses au black metal n’est pas nouveau, des groupes comme Aes Dana et Heol Telwen le font depuis longtemps en France mais jusqu’à cet album sobrement intitulé I, je n’avais jamais réellement accroché à ce style dit celtique. La musique de Valuatir est résolument black metal. Un souffle conquérant parcourt chacun des titres grâce à une très bonne instrumentation : les riffs de guitare sont épiques, la batterie agressive et rapide, la basse bien présente. De plus, le chant en français, de très bonne facture, est plutôt fédérateur. Le guitariste Hemreich participant à l’album, certains pourront reconnaître un petit quelque chose d'Angmar sur certains passages. Les différentes cornemuses sont très présentes mais s’intègrent parfaitement à l’ensemble, un peu à la manière d’une guitare lead. Loin d’être joyeuses, elles apportent un ton solennel et même une certaine tristesse, aspect qui donne finalement toute son âme à l'album. Les textes évoquent les peuples celtes et donnent l’impression d’une certaine maîtrise du sujet. Face à l’affluence de groupes pseudo-païens de ces dernières années,  Valuatir respire l’authenticité et ne revendique d’ailleurs pas particulièrement l’étiquette païenne ou celtique.

5 mars 2012

Annthennath - States of Liberating Departure

Annthennath - State of liberating departure

Genre : Orthodox Black metal
Année de sortie : 2010
Extrait à écouter

 Après le très bon ep Paeans of apostasy, Annthennath confirme son talent avec ce premier album. L’ambiance de States of Liberating Departure, plutôt malsaine, se rapproche du black brutal ou du black orthodoxe mais Annthennath propose des compositions plus variées et plus complexes que la plupart des groupes évoluant dans cette sphère. Une touche émotionnelle peu commune envahit des morceaux par ailleurs très rageurs, en témoigne le passage lent de Symbolic Awareness et ses vocaux murmurés. Loin d’édulcorer la musique, l’omniprésence de la guitare lead installe au contraire un malaise profond à chacune de ses interventions. La basse, particulièrement mise en avant, dialogue avec cette guitare en de multiples lignes mélodiques et donne à cet album une saveur particulière qui ravira ceux qui déplorent le peu de place que l’on accorde en général à cet instrument. Le bassiste n’est autre que Welkin, officiant dans Angmar, on notera également la présence de Shaxul, ex-Deathspell Omega, au chant et des membres de Saël à la guitare. Prenant et inspiré, States of Liberating Departure est un excellent album qui emporte l'auditeur dans un monde froid et vénéneux mais aussi envoûtant.  

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